Édition du vendredi 10 octobre 2003
Tri sélectif : 1 ménage sur 5 se trompe encore de poubelle
<div>Neuf ménages sur dix, soit 53 millions de Français, ont actuellement la possibilité de trier leurs déchets mais un sur cinq se trompe encore de poubelle et "beaucoup reste à faire", selon la société spécialisée Éco-emballages. Le tri des ordures ménagères et le recyclage d'une partie d'entre elles, les emballages, ont beaucoup progressé dans les dernières années. 56 millions de Français auront accès au tri en 2004, a indiqué jeudi devant la presse le directeur général d'Éco-emballages, Bernard Hérodin. Mais si la proportion d'ordures ménagères triées progresse constamment, les montagnes de déchets ne cessent d'augmenter (+7 % entre 1995 et 2000 pour les ordures ménagères). Un Français sur cinq se trompe encore de poubelle "par négligence ou par zèle". Et 25 % des quantités collectées dans les centres de tri ne sont pas recyclables (réutilisables en tout ou en partie, ndlr) ou valorisables (transformables en énergie ou en chauffage urbain), selon Éco-Emballages. La collecte sélective touche quelque 33 000 des 36 000 communes françaises. </div>
<div> </div>
<div>Ces chiffres cachent de grandes divergences d'une commune à l'autre et d'un département à l'autre. Ainsi, dans 55 des 100 départements français, 95 à 100 % de la population ont la possibilité de trier leurs ordures. Dans neuf, moins de 50 % de la population est dans cette situation. Les autres départements se trouvent dans une situation intermédiaire. "Des efforts de sensibilisation très importants restent à faire", note M. Hérodin. Parmi les problèmes, relève Éco-Emballages, figurent "des consignes de tri compliquées ou trop variables d'une ville à l'autre, la sensation d'être "le seul à trier" dans l'immeuble ou dans la rue, un local-propreté peu engageant, une insuffisante fréquence de collecte des bacs à recycler, une absence de "retour sur investissement" pour le contribuable" dont la taxe sur les ordures ménagères continue d'augmenter. La collecte sélective consiste à séparer les emballages des autres déchets ménagers. Les habitants doivent utiliser des bacs différents pour leurs ordures <br /></div>
<div>putrescibles (épluchures de fruits et légumes notamment) et chaque type d'emballages, papiers-cartons (briques), plastique (bouteilles), emballages d'acier et d'aluminium (canettes, boîtes de conserve), verre (bouteilles). Les bacs sont ensuite emportés par les camions vers les centres de tri de la municipalité ou de l'agglomération. Éco-Emballages (CA: 304 millions d'euros) est la plus importante des sociétés agréées par l'État. La firme aide les producteurs de biens de consommation emballés ou leurs distributeurs à recycler leurs emballages et les collectivités locales à instaurer la collecte sélective des ordures ménagères. La firme se finance avec des contributions des industriels ("point vert") dont elle reverse 80 % aux collectivités pour leurs programmes de tri et d'élimination des emballages ménagers. Selon Éco-Emballages, chaque habitant trie déjà la moitié des emballages ménagers qui lui passent entre les mains chaque année, 48 kg environ sur 84. Mais les modes de consommation nuisent à la réduction des volumes. Ainsi les consommateurs achètent de plus de plus leurs légumes et leurs fruits en barquette ou en sachet et de moins en moins en vrac. Par ailleurs, un tiers des foyers français sont des personnes seules qui privilégient les produits emballés et de petite contenance. </div>
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2